(Re)tour de notre monde

Aéroport de Miami, dernier des 21 aéroports que nous avons fréquentés...

Le 19 juin 2019

20 jours que nous sommes rentrés et on me demande quand sortira l'article final de conclusion de voyage. Je m'y mets... 10 pays, 8 mois de voyage, 241 jours, 16 avions, des milliers d'heures de transport, des vans, des scooters, des taxis, des pirogues, des vélos, des bus, des cars, des voitures, des tuk tuk, des bateaux, autant de type de transport que de variété de paysages, de rencontres et de découvertes.

"Quel est le pays que vous avez préféré ?"

LA question la plus posée... et on s'y est préparé ! Et il n'y a pas de réponse toute prête qui se résume à un mot, un pays. Parce que ce n'est pas aussi simple que ça... mais je vais quand même y répondre.

Déjà il faut savoir que Guillaume et moi nous sommes différents donc nous n'avons pas les mêmes ressenti, logique ... ! 

Mais il faut aussi savoir que Guillaume a voyagé pendant un an en Australie il y a 8 ans et qu'il connaît déjà l'Asie, par contre les Amériques il ne connaît pas. A l'inverse de moi qui connaissait déjà le Chili et les États-Unis. Les découvertes étaient donc différentes. 

Alors quand on a commencé le voyage avec l'Asie ça a été pour moi une magnifique découverte, une culture, une religion, une vision de la vie, des gens, des rencontres vraiment extraordinaires. C'était enfin l'occasion de découvrir un pays asiatique, un pays parmi les plus pauvres du monde et se rendre compte que ce qu'on peut lire, voir ou entendre c'est vrai. Ce sont ceux qui ont le moins qui donnent le plus. De la générosité, une vie simple sans stress et sans pression. Tout n'est pas parfait mais on s'y sent tellement bien ! 

J'ai quand même aimé tous les pays, passés de super moment. Mais à cette question, je réponds que je préfère le Laos. Et si on me demandait "où voudrais-tu retourner ?" Ce serait cette région du monde et découvrir de nouveaux endroits, le nord du Laos et ses pays voisins, le Vietnam ou la Birmanie.

Quant à Guillaume,

"Pour ma part, la plus grande découverte fût les premiers pays d'Amérique du Sud, le Chili et l'Argentine. J'ai évidemment tout adoré et aimé le rythme de l'enchaînement des différents pays, en passant par des zones plus ou moins riches. La Nouvelle-Calédonie était incroyablement belle et l'Île de Pins si éloignée et presque inaccessible... Ce qui en fait un des endroits les plus insolite. Je constate également la chance que nous avons eu de passer 6 semaines complètes au Etats-Unis (le pays le plus cher de notre voyage) et qui nous a permis de traverser 13 états et donc, plusieurs ambiances différentes.
Malgré tout cela, je rejoins Charlène, il y a une région en particulier qui nous rappelle, c'est l'Asie du Sud-Est. Pas pour ses paysages, car c'est en Amériques que nous avons vu les décors les plus impressionnants. Certainement pour leur façon de vivre et le dépaysement total et immédiat. On ajoute à cela une grande facilité de voyager, peu d'organisation nécessaire etc.
On y retournera, dans quelques années, le temps d'abaisser un peu notre bilan carbone de tous ces trajets..."

"Est-ce que le retour n'est pas trop difficile ?" 

Deuxième question du top 3 des questions les plus posées ! Pour l'instant, ça va bien, avec Guillaume nous avons des projets, nous sommes contents de retrouver un chez soi, un confort, une routine alimentaire que nous avons choisi, un vrai lit, une vraie douche, un sèche-cheveux, etc. C'est super la simplicité, cela nous a fait du bien de "retourner aux sources" mais 8 mois c'est assez, on a parfois envie de prendre soin de nous et de nous poser sur un canapé.

Alors je dirais que cette expérience, on est ravi de l'avoir fait, d'avoir réalisé ce voyage, ce rêve fou de découvrir une partie du monde. 

Pour terminer cet article j'avais commencé à rédiger un texte aux États-Unis un peu plus personnel, je vous laisse un extrait.

Finalement, le voyage, selon moi et mon expérience, c'est quoi ? 

C'est 50% de découverte et 50% d'organisation. Dans la découverte, je mets 25% de rencontres humaines et 25% de découvertes naturelles, culturelles, religieuses, matérielles, enfin toutes les autres quoi ! 

Et dans les 50% d'organisation, je mets 30% de préparation de voyage, 10% de tâches ménagères et 10% de merdes et d'emmerdes ! Je ne citerai pas tout mais cela vous donne une idée de notre quotidien. 

J'ai découvert que j'étais une vraie aventurière et que j'aime ça tout comme j'aime la danse et les fringues (pour ceux qui me connaissent !). Je suis ravie de me dire que c'était une bonne idée et que je suis bien dans ce voyage. Et j'avoue regretter un peu ne pas être partie seule quand j'étais plus jeune. Ne compter que sur moi, vivre pour moi, ne penser qu'à moi (tout cela peut paraître très égoïste) et puis finalement, si c'était à refaire, je le referai avec Guillaume. Parce qu'à deux, c'est génial ! On est encore plus proche qu'avant, on est amant, amis, amoureux, collègue, subordonné, supérieur, pilote, copilote, coiffeur, ... On est collé 24h sur 24 et on se manque dès qu'on se quitte une demie journée... Le retour va être difficile... 

Alors voyager c'est se découvrir, oui, découvrir des compétences ou des faiblesses cachés mais c'est aussi découvrir l'autre, dans des situations parfois délicates mais qui au final, nous enrichissent.

Le voyage n'est pas fait pour tout le monde mais il est vecteur de connaissance de soi sans remise en question obligatoire. Se poser des questions, oui bien sûr, se remettre en question, pas forcément. 

Le voyage, c'est aussi grandir, prendre davantage confiance en soi. 

C'est bien sûr se rendre compte de la chance qu'on a et de chérir cette chance. 

Ce n'est pas toujours rose il peut y avoir des déconvenues ou des mauvaises surprises, on s'en sort toujours, on lève la tête.

Pour conclure, la clé d'un voyage réussi, c'est se rendre compte au moment présent que ce que nous vivons est dingue et ne pas s'en rendre compte quelques heures, jours, mois après. Car oui, l'intensité du voyage nous fait perdre la réalité des choses et du temps. Vivre l'instant présent, oui, on le fait, mais se rendre compte de ce que l'on vit, c'est l'étape supérieure. Car on a beau se souvenir, la mémoire n'est pas toujours intacte. Les mémoires deviennent des instants, les instants deviennent des flashs et les flashs deviennent des rêves... 

Alors à tous ceux qui veulent vivre leur rêve, moi j'aime aussi rêver...

Charlène