Histoires de plongée

En juillet 2008, 15.000 des 24.000 km² du lagon calédonien ont été inscrits sur la prestigieuse liste du patrimoine mondial de l'UNESCO par une assemblée unanime dès le premier tour, ce qui est très rare. Des zones protégées ont ainsi été créées et la biodiversité sous-marine s'est beaucoup développée.

Poisson clown (cette photo n'est pas de nous ni de notre plongée)

Les eaux turquoise de la Calédonie sont séparées du grand bleu par le plus long récif-barrière corallien au monde (1.600 km). Certes, la Grande Barrière australienne est plus longue, mais elle n’est pas continue.

On voit le récif corallien tout autour de l'île et en bleu clair, le lagon.

Être en Nouvelle-Calédonie et ne pas profiter de ces joyaux, c'est comme prendre un repas sans fromage ! 

Notre première expérience sous-marine se passe sur la barrière de corail, à environ 25 minutes de navigation depuis la ville de Poindimié, sur la cote Est de la grande terre. Pour démarrer, on décide de faire une sortie en PMT (Palmes, Masque, Tuba). La formule du club de plongée nous propose donc deux randonnées palmées, sur deux sites différents.

On se mettra donc à l’eau deux fois une heure et les sites sont vraiment tops. On s’amuse à descendre un peu en apnée, surtout sur le deuxième site qui est plus en relief, avec des canyons et des tombants.

Ça nous donne envie de faire une vraie plongée en bouteille, même si la qualité des sites était telle que nous avons vu autant de choses qu’en plongée.

Sur le trajet, on passe devant l’îlot Tibarama, le plus bel îlot de la Nouvelle-Calédonie, du moins en terme de proportions et végétation. C’est vrai que la répartition des pins colonnaires, des cocotiers et le beau sable blanc en fait une île parfaite de film, genre seul au monde au milieu du pacifique !

Îlot Tibarama

Heureusement qu'il y a l'îlot derrière, sinon, on se croirait à Concarneau !

Sur le retour, c'est trop beau !

On organise donc notre deuxième journée chez les poissons, avec une sortie sur l'îlot du phare Amédée à 30 minutes de navigation de Nouméa. Cette fois-ci, on plonge deux fois avec bouteille, sur des sites à proximité de l'îlot.

Ponton de l'îlot, bienvenue 😀

Le phare Amédée.

On se prépare donc pour notre journée plongée. Ci-dessous, une carte des sites. Il faut repérer les 3 sites suivants :
- Récif Tabou

- Épave du Calédonie Toho-V

- Passes de Boulari

Charlène commence par une plongée de réadaptation (car elle a moins de 10 plongées et n'a pas plongé depuis plus d'un an), mais restera plus de 70 minutes dans l'eau et aura vraiment fait une plongée d'exploration. Elle se promène sur le récif Tabou, non loin de l’îlot du phare Amédée.

Paramètres plongée 1 (Charlène) :

13 mètres / 70 minutes

De mon côté, je plonge en autonomie avec Xavier qui connait très bien les sites, il m'emmène sur une épave, le Calédonie Toho-V. C'est une épave volontaire, c'est-à-dire que le bateau a été coulé volontairement pour en faire un site de plongée. Il est posé bien à plat sur le banc de sable à 25 mètres de profondeur.

Caractéristiques du bateau :

Palangrier en acier de 299 tonneaux

50 x 8,30 mètres

Acheté en 1985 par la SARL Toho basée à Nouméa, son équipage pêche le thon dans la zone économique du territoire. En 1996, le navire est laissé à l’abandon et rouille contre le quai de pêche de Nouville. Le port autonome de Nouméa décide de l’océaniser pour en faire un nouveau site de plongée. Après son nettoyage complet pour éviter toute pollution lors de la mise à l’eau, le bateau s’en va à l’aube du 21 décembre 2000, tel un condamné à mort. A 9h26, les mèches des 80 kg de dynamite réparties en 9 charges sont allumées. En moins de 6 minutes, en un ultime souffle suivi d’un bouillonnement, le navire a changé de monde… Après avoir transporté des tonnes de poissons, il leur sert à présent de refuge.

Pétardage du bateau le 21 décembre 2000

Plonger sur une épave c'est toujours particulier. J'aime beaucoup l'approche du site, quand on voit la silhouette du bateau se dessiner progressivement dans le bleu.
(Les photos ci-dessous ne sont pas de moi ni de ma plongée).

La proue du bateau.

La poupe ou cul du bateau.

La cabine de la superstructure.

La superstructure.

On démarre donc une visite complète, on commence par un premier tour au fond, autour de la coque. Puis plus haut, deuxième niveau, on refait un tour sur le pont et les coursives. On entre dans quelques cales accessibles et dans la cabine par la porte. La vision de la proue depuis le poste de pilotage est assez magique. On ne peut s'empêcher de s'imaginer une scène de pilotage dans la cabine et la vue réelle sur le pont en mer. Mais pour ceux qui connaissent, plonger sur une épave accidentelle a encore une autre saveur… Il faut imaginer le tout colonisé par les coraux et les poissons ! Enfin dernier tour un peu plus haut encore pour une vue plus globale sur le bateau. On a la chance d'observer une scène de chasse d'un groupe de pagres et de loches grisettes sur un banc de petits poissons sur la poupe de l'épave.

Paramètres plongée 1 (Guillaume)

25 mètres / 62 minutes

Belles plongées tous les deux, on est ravi.

On déjeune sur l'îlot et on en profite pour en faire le tour.

On n'a jamais été aussi loin !

Le phare Amédée signale la passe de Boulari, une discontinuité dans la barrière de corail, avec des eaux profondes pour le passage des gros bateaux vers Nouméa.

D'ailleurs, c'est le lieu de notre deuxième plongée et on plonge ensemble cette fois-ci.

Comme c'est une passe, c'est forcément le lieux de forts courants. On fait donc une plongée dérivante, c'est-à-dire que le bateau nous amène à un endroit, on saute dans l'eau et on se laisse porter par le courant lors de la plongée. Le bateau vient ensuite nous rechercher. On identifie un courant sortant, on débute donc la plongée côté lagon à l’intérieur et on se laisse emporter le long de la barrière et dans la passe vers l'extérieur, vers l'océan. Pas trop de chance car le courant à changé de sens durant la plongée, cela peut arriver. Nous qui pensions pouvoir tranquillement regarder le paysage défiler, on a dû palmer fort ! Cet endroit est aussi spécial car on peut y voir des gros machins, genre requins, raies manta... Les rencontrer est véritablement le but de cette plongée. On aura qu'une moitié de chance. On observe plusieurs requins gris de récif, c'est la première fois qu'on voit ça, la rencontre est vraiment impressionnante. On attendra quelques minutes en fin de plongée, mais les raies manta ne pointeront pas le bout de leurs ailes...

Paramètres plongée 2 :

17 mètres / 60 minutes

Retour d'une journée riche en émotions et tellement heureux d'avoir eu la chance de s'inviter dans cet univers.

On remercie nos familles pour ces sorties cadeaux de Noël !

Guillaume